samedi 10 novembre 2012

Séparation de l'Ame


Traduction de la réponse d'Alice Miller au courrier:
"Separation from the Soul".

Article sur le même theme du bébé abandonné: Ne Jamais Céder


"Quand la Dissociation ne Suffit pas – Le Sacrifice de l'Ame
Note: tout ce qui est dit ici se rapport spécifiquement à un moment précis et crucial de la vie du nourisson en l'absence de protection appropriée et d'intervention secourable à temps.
Depuis le début je n'ai jamais été quelqu'un qui arrête le déroulement d'un processus –  il est clair pour moi maintenant cependant, que durant mes longues années de récouvrement émotionnel, de réparation de l'égo, et de pratique spirituelle, il y a eu des moments profondément significatifs ou j'ai exactement fait ça – j'ai empêché à l'intérieur de mon corps le déroulement d'un processus au niveau cellulaire. Bien qu'à ces moments l'expérience était destinée à être positive, une information éclairante curative libérant une grande joie, il y avait toujours un enfant gardien vigilant qui savait quelles seraient les conséquences si il était permis au processus de continuer – en parlant métaphoriquement, perturber un bébé endormi serait fatal. Et donc à chaque seuil significatif, il y eu une résistance total exquise du corps signalant la présence de l'enfant sentinelle – venu pour prévenir du potentiel d'un échec du modus operandi de la préservation de la survie.

Honoré avec cette plus grande connaissance je suis maintenant convaincue que le mécanisme interne de protection intégré à cet enfant héroïquement tenace – un modus operandi de survie infiniment profond et plus profond que la dissociation ou l'engourdissement psychique, et ce qui n'a pas été nommé par la communauté thérapeutique – n'est rien de moins qu'une sauvegarde « jusqu'à la mort » de l'existence continue du corps physique et de la santé mentale de la psyché - et peut, donc, être appelée « saint » en plus de tragique."
La dynamique qui s'est récemment révélée à moi quand ce qui apparaissait comme étant un mal de tête persistant a provoqué une rediffusion de l'expérience du nourrison traumatisé au moment de la surcharge de l'entrée sensorielle et des affections simultanées internes écrasantes en l'absence d'intervention des secours à temps était que l'intensité psychique relative à ce qui se passait – nommément un abus de pouvoir grotesque et abjecte – plus la sensation physique de suffocation – aussi reliée à ce qui se passait – était simplement trop pour qu'un organisme de nourrisson y résiste. Seule la perte de la conscience pouvait sauver l'enfant. Seulement devenir comateux, ce qui veut dire, insensible, pouvait faire le travail quand ce qui se passait à se moment était, dans les « mots » cellulaires de l'enfant, infaisable. Infaisable va au delà – est plus profond, que « insupportable » ou « intolérable ». Infaisable signifie simplement que ce n'est pas faisable.
Infaisable signifie que moi l'enfant suis trop petit – impuissant, dépendant, sans défense, captif et incapable de me sauver moi même – ce qui se passe maintenant à cet instant dois cesser immédiattement ou je vais surement mourir. Et parce que ce qui arrive n'arrête pas et parce que l'enfant est incapable de se sauver et parce qu'il n'y a pas d'intervention à temps l'enfant n'a pas d'autre recours que de laisser la sagesse de son corps présider. Il doit se sacrifier de lui même pour survivre et ce faisant d'assurer un dépassement des pertes agonisantes et terrifiantes. La grâce salvatrice du comas n'est pas sans prix: la séparation déchirante de l'âme.
AM:Merci beaucoup pour votre courrier. Oui, vous avez raison, le prix de la grâce salvatrice d'être comateux est la séparation déchirante de l'ame. Pour cette raison, les gens qui ont dépassé cette séparation, trouvent rarement de la compréhension dans leur famille. Ils se sentent souvent comme si ils parlaient à un mur. Les séparations de l'âme se produisent si fréquemment qu'il semble que ce soit l'état normal. Une telle cruauté et un tel sadisme contre un enfant peut continuer et continuer sans la moindre mémoire de la douleur ainsi endurée."
 


Version Originale:

"When Dissociation Is Not Enough -- The Sacrifice of Soul

Note: Everything that is said here relates specifically to an acute in the moment life-threatening infant child trauma in the absence of appropriate protection and timely rescue intervention.

From the beginning I have never been one to stop a process from unfolding – it is clear to me now, however, that throughout my long years of emotional recovery work, ego repair work, and spiritual practice, there have been profoundly significant moments when I did exactly that – I stopped a process in my body from becoming experiential on a cellular level. Although at those moments the experience was intended to be positive – that is, informational curative enlightening freeing joyful expansive, et al – there was always a vigilant gate-keeper child in the wings who knew what the consequences would be if the process were allowed to continue – speaking metaphorically, to disturb a sleeping baby would be fatal. And so at each defining threshold there arose an exquisite total body resistance signaling the presence of this sentinel child – come to prevent the potential unseating of a failsafe life-preserving survival modus operandi (SMO).

Graced with this greater awareness I am now confident that the internal protective mechanism embedded in this heroically stubborn child – an SMO infinitely deeper and more profound that either dissociation or psychic numbing, and possibly unnamed by the therapeutic community – is nothing less than an ‘unto death’ safeguarding of the physical body’s continued existence and the psyche’s sustained sanity – and can, therefore, be called ‘healthy’ in addition to tragic.

The dynamic recently revealed to me when what appeared to be a heavy-duty persistent head cold triggered a replay of the traumatized infant child’s experience in the moment of sensory input overload and simultaneous internal affect overwhelm in the absence of timely rescue intervention was that the psychic intensity related to what was going on – namely, abject grotesque abuse of power – plus the physical sensation of suffocation – also related to what was going on – was simply too much for an infant organism to withstand. Only losing consciousness could save the child. Only becoming comatose, that is, insensible, could do the job when what was happening in the moment was, in the cellular ‘words’ of the child, ‘not doable’. Not doable goes beyond – is deeper, more profound that ‘unbearable’ or ‘intolerable’. Not doable means just that – not doable.

Not doable means since I the child am too tiny – helpless powerless defenseless captive and unable to rescue myself – what is going on right now this minute has got to stop right now this minute or I shall surely die. And because what is happening does not stop and because the child is unable to rescue herself and because no timely intervention arrives the child has no recourse but to let the wisdom of her body preside. She must sacrifice herself to save herself and in so doing insure a legacy of agonizing and terrifying losses. The saving grace of comatose in not without its price: the heart-breaking separation from soul."

"AM: Thank you so much for your letter. Yes, you are right, the price of the saving grace of being comatose is the heart-breaking separation of the soul. For that reason people, who did overcome this separation, rarely find understanding in their families. They often feel as if talking to a wall. Separation from the soul happens so frequently that it seems to be the normal state. Thus cruelty and even sadism against children can go on and on without the slightest memory of the once endured pain."

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