dimanche 7 août 2011

Une Lettre Ouverte de Gratitude

Traduction de la réponse d'Alice Miller au courrier "An Open Letter of Gratitude".



L'hypocrisie des gouvernements qui font semblant de protéger les enfants se retrouve partout, ici en france avec la défenseur des enfants par exemple à qui j'avais signalé des problèmes d'enfants harcelés par leurs parents (insultes, cris, coups, etc, pour des choses anodines) et on m'a répondu comme si c'était presque normal, presque rien n'a été fait pour que ça change, l'apothéose a été lorsque l'on m'a répondu qu'ils ne pouvaient rien faire parce que ce n'était pas les enfants eux mêmes qui avaient signalés le comportement abusif de leurs parents !

On voit bien dans le courrier qu'il est toléré que les parents frappent leurs enfants tant qu'ils sont moins forts qu'eux (moins de 12 ans) et donc tant que les parents ne risquent pas de représailles, c'est donc encore pour protéger les parents plutot que l'enfant, mais toute la société (mondiale) est faite quasi exclusivement pour la protection des parents au détriment de celle des enfants qui servent de gardes du corps, de boucliers humains aux parents.

Extrait du courrier qui concerne la réponse d'Alice Miller:

"Ma frustration en étant maintenant un enseignant du service public au Canada, est comment mon pays paye a peine la protection des enfants. Encore une fois, c'est un pays qui a complétement dévasté son propre peuple aborigène, principalement en volant les terres, leurs enfants , encore et encore, je me trouve confronté aux réalités de la vie des enfants, ou les sociétés d'aide à l'enfant sont littéralement incapables d'arrêter la violence. Je suis enragé par notre constitution et nos lois qui sont faites pour que les besoins des enfants ne soient pas prioritaires sur ceux des parents. Au Canada, il est légal de frapper les enfants de 12 ans et moins, comme ça m'a vivement été signalé par un travailleur social avec qui j'ai eu une longue conversation récemment à propos d'un enfant dont j'ai reporté l'abus. Je lui ai demandé "Donc quand un enfant devient aussi fort qu'un adulte, frapper peut être considéré comme une agression ? Etes-vous en train de me dire que les punitions corporelles contre l'enfant sont tolérées aussi longtemps qu'ils y a une déséquilibre de pouvoir entre les parents et l'enfant ?" Son silence de l'autre coté du téléphone était assourdissant.
Cependant, pour mettre les besoins des enfants en priorité face aux droits des parents requiert un investissement financier de la part des politiques et de la société dans son ensemble. Il serait nécessaire d'avoir beaucoup plus de maison d'accueil, de réformes des maisons d'accueil qui sont souvent plus abusives quand la famille d'origine elle même. Il serait nécessaire d'avoir plus de travailleurs sociaux, de thérapeutes familiaux, de psychologues, de psychiatres et le courage de faire ce qui est juste quand ils le sentent tous nécessaire. Cependant, le bénéfice pour la société est qu'elle nécessiterait moins de prisons, moins d'asiles psychiatriques, moins de système judiciaire pour la prochaine génération. Ca créerait une société plus pacifique et consciente. Mais il requiert que les besoin de l'enfant soient mis en avant et soient la priorité, alors que la société est elle même blessée. Comment puis je convaincre les politiques qui ne voient pas loin de l'étendue et de l'impact à long terme que de protéger et reconnaitre les besoins des enfants, quand les gouvernements continuent de blesser les enfants eux mêmes avec leurs propres mensonges, avec la propagande de la protection de l'enfance, quand encore et encore, les déclarations n'ont pas de poids financier ou constitutionnel ? "


"AM:Je peux comprendre votre indignation à propos de l'hypocrisie des gouvernements qui "prennent soins" des enfants et je partage vos sentiments. Mais je n'ai pas de solution à vous suggérer. Ce que vous faites est sans doute le mieux: questionner les déclarations absurdes, montrer à ses gens l'absurdité de leurs arguments. Mais la plupart d'entre eux sont fermés à vos remises en questions parce que leur logique est basée sur la peur de leurs propres parents et sur les messages qu'ils ont eu d'eux quand ils avaient 3 ou 4 ans: que les enfants ont besoin d'être battus. Et ces messages semblent plus forts que ce que l'on dit ou écrit. Ils semblent être le système de base dans leur ordinateur (cerveau). Cependant, nous devons continuer de parler et d'écrire, comme vous le faites justement."


Version Originale:

"My current frustrations being now a public school teacher myself in Canada, is how my country pays lips service to the protection of children. Again this is a country that completely devastated its own Aboriginal people, primarily through taking away land, then taking away their children. Time and time again, I find myself faced with the realities of children's lives, where the children's aid societies are literally powerless to stop the violence. I am enraged by how our constitution and laws are set up so that the needs of the children never supersede the rights of the parents. In Canada, it is legal to spank a child 12 and under, as was keenly pointed out to me by a social worker I had a long conversation with recently regarding a child, whose abuse I reported. I asked her "So, when a child becomes, pound for pound, on par with the adult, smacking and hitting can then be considered assault? Are you telling me that corporal punishment against the child is condoned, so long as there is a physical power imbalance between parent and child?" Her silence on the other end of the phone was deafening.

However, to put the needs of the child rightly IN FRONT of the rights of the parents requires a financial commitment on the part of politicians and society at large. It would require a whole lot more foster homes, significant foster home reform, which are often more abusive then the family home itself. It would require more social workers, more family therapists, more psychologists, more psychiatrists, and the legal back bone to be able to "do the right thing" when they all feel it professionally necessary. However, the benefit to society is that it would require less prisons, less psychiatric wards, less judicial systems for the next generation. It would create a more peaceful, productive, and enlightened society. But it requires our current society to uphold and value the needs of children as it's number one priority, when society itself is wounded.

How do I convince short sighted politicians of the wide sweeping, and long term impacts that protecting and validating the needs of children, when governments continue to wound the children themselves with their own lies, by the propaganda of "we care about children", when time and time again, the statement has no constitutional or financial weight to it?"

AM: I can understand your indignation about the hypocrisy of governments that "care" about children and I can share your feelings. But I have no solution to suggest to you. What you are doing is still the best: to question absurd statements, to show these people the absurdity of their arguments. But most of them are not accessible to your questions because their logic is based on their fear of their parents and on the messages they got from them when they were 3 to 4 years old: that children need to be spanked. And THESE messages seem to be stronger than whatever we say or write. They seem to be the hard disk in their brain computer. However, we must continue to talk and to write, as you rightly do.

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